Période: Seconde Guerre Mondiale (1939 - 1945)
Folklore: Faluche
Région: Ile de France
Type d'objet: Coiffes
Filière: Droit
Ville: Paris
Année: 1945
Propriétaire Jean

Description

Faluche de velours noir avec un circulaire en satin rouge.

Sur le circulaire, on trouve une broche-blason de Picardie, une étoile dorée, un insigne manquant en frontal, un Bacchus, et une Tour Eiffel.

Sur le velours, un unique écusson de Bretagne.

Analyse

Cette faluche nous a été remise par le fils de son porteur, qui se prénommait Jean. Il nous partage quelques souvenirs de son père et de sa faluche : «Elle était telle quelle, sans autre pin’s. S'il y en avait d'autres, ce dont je doute, ils ont sans doute été perdus au cours de déménagements.»

En observant bien le circulaire, on peut en effet voir qu’il manque une étoile d’or à droite de la première, ainsi qu’un glaive et balance au centre, entre les étoiles et le Bacchus.

«Elle appartenait à mon père, étudiant en droit à Amiens et d'origine bretonne, d'où l'écusson... Sa première année de faculté était en 1939.»

Le problème de cette partie du témoignage, c’est qu’il n’y avait à l’époque à Amiens qu’une école préparatoire aux études de Santé, qui a été détruite par un bombardement allemand en 1940. Le temps érodant les souvenirs, et son fils n’étant peut-être pas expert du parcours étudiant de son père, on lui pardonne facilement cette inexactitude. C’est peut-être à ce moment que Jean a quitté Amiens pour Paris.

«Les études de mon père ont été interrompues à cause de la guerre. Il était résistant et a été déporté de 1943 à la Libération et, malgré ce passage particulièrement difficile, il s'est remis au travail rapidement. Il a repris à Paris en faculté de Droit, après la guerre et ensuite à Aix-en-Provence pour un doctorat en droit.»

Jean a donc commencé des études de santé à Amiens, puis a étudié à le droit à La Sorbonne et enfin a terminé ses études à Aix à l'université Robert Schuman.

Jean a probablement rencontré ou connu des étudiants ayant manifesté sur les Champs-Elysées le 11 novembre 1940. Ce jour funeste, près de 3000 lycéens et étudiants ont manifesté contre l’occupation allemande, manifestation qui a vu près de 200 d’entre eux blessés ou arrêtés par la Police et les forces d’occupation. On peut imaginer qu'il y a lui-même participé. La majorité de ces étudiants ont été déportés par la suite.

Il est difficile de savoir sans plus d’éléments si Jean a reçu sa faluche entre 1940 et 1943 ou en 1945 à son retour des camps. Puisqu’on ne voit pas de symbole de la Libération dessus, mon hypothèse est qu’il l’a eue avant 1943 et qu’il ne l’a pas mise à jour. Je suppose qu’il l’a eue à son arrivée à Paris pendant la guerre. Il reste toutefois possible qu’il l’ait eue en 1945 et que cet insigne fut perdu par le temps ou qu’il ne l’ait tout simplement pas mis.

Quelle que soit la vraie date, elle reste le digne parchemin qui s’enorgueillit des richesses de l’histoire de l’étudiant en droit qu’était Jean.

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