Description
Faluche de velours noir avec un circulaire satin amarante.
Sur le circulaire : un insigne de l'Union des Etudiants de l'état de Lille (U.E.L.), un insigne-blason de Lille, une tête de mort sur fémurs croisés sur un ruban violet, sept étoiles dorées et trois insignes-blasons de Lisieux, Cambrai et Paris.
Sur le velours : les écussons brodés de Lille et Flandre, une pièce anglaise à l'effigie de Georges V, une pièce américaine à l'effigie d'un indien, une pièce française d'un franc de 1918, une pièce de l'Etat Français d'un franc de 1941, une pièce néerlandaise, un insigne de la Fédération des Groupements Commerciaux du Nord, un squelette, un porte-clefs du Mont-Saint Michel et sept étoiles dorées regroupées au même endroit.
Analyse
Peu d'éléments permettent de dater avec certitude cette faluche. Cependant, nombre d'entre eux laissent penser qu'elle date de la Seconde Guerre Mondiale.
La tête de mort sur fémurs ne laisse aucun doute sur la filière de cette faluche, celle d'un étudiant en médecine. De même, la présence d'un insigne de l'U.E.L. nous apprend qu'elle est lilloise, ce qui est également confirmé par les écussons sur le velours.
Ce qui est troublant avec cette faluche, ce sont les éléments présents sur le velours. S'il est impossible d'avoir la certitude qu'elle a appartenu à un résistant actif, de nombreux éléments y font tout de même penser :
- Une pièce française de 1918, année de la victoire contre l'Allemagne,
- La présence de pièces anglaise et américaine,
- La présence du porte-clef du Mont Saint Michel, où se sont enfuis les universitaires lillois au début de l'offensive allemande,
- La présence d'un insigne de la Fédération Commerciale. Louis Christiaens (1890-1975), son fondateur et président en 1939 est entré en résistance dès le début de la guerre, dirigeant l'antenne régionale du Réseau Navarre (réseau de renseignement affilié aux services secrets britanniques)
Cette faluche rappelle l'histoire de Louis Christiaens (1911-1965), homonyme du premier et étudiant en médecine à Lille. Interne en 1932, il devient secrétaire de l'Association des Internes et Anciens Internes des Hôpitaux de Lille. Il s'engage dès 1939 dans l'armée comme médecin de campagne et a pris le maquis en Dordogne en 1944. Présent à la Bataille de France (mai/juin 1940) puis prisonnier au Camp d'Amiens (dont il s'est échappé), il n'a pas pu faire partie des universitaires lillois exilés au Mont Saint-Michel. Cette faluche n'est donc pas la sienne, mais il reste intéressant de constater que le profil du carabin lillois résistant n'est pas un cas unique. Toujours étudiant en 1945, Louis Christiaens est diplômé Docteur en 1946 après la guerre.