Période: Années 1960 (1958 - 1968)
Folklore: Khalot de Prépa
Région: Occitanie
Type d'objet: Coiffes
Filière: Taupe (Prépa Scientifique)
Ville: Toulouse
Année: 1964
Lycée Lycée Pierre de Fermat
Propriétaire Jean-Louis PENTOUX (1947-2022)

Description

Ce Khalot est en feutre noir à passepoil et à pompom dorés.

A Dextre, sur la partie haute, on trouve 5 bouts de tissu rouge, découpés en rond et cousus au Khalot ; sur la partie basse on trouve un Equerre, Marteau et Pince, une pièce de 1 centimes, une Tête de Mort sur Fémurs Croisés, un Etoile et Foudre, une autre pièce de 1 centimes, une Palme croisée de Chêne et de Laurier avec un X à l'intérieur, et une pièce de 10 centimes dans le repli.

A Sénestre, sur la partie haute les lettres MSKOH au centre ; sur la partie basse X exposant 5/2 (le / est symbolisée par la lettre I), les grandes lettres KO prenant tout l'espace vertical et les nombres 171, 172, 173 disposées en triangle avec un 1, deux 7 puis les unités 1, 2 et 3.

Dans la doublure écrit en rouge, on trouve : à sénestre « -XB- Jean-Louis » ; à dextre « Pentoux -XB- »

En frontal, on trouve trois doubles gallons dorés cousus les uns collés aux autres.

Analyse

Bien qu'il soit atypique, ce Khalot est bien celui d'un Taupin, c'est à dire un élève de Taupe, les classes préparatoires scientifiques. Habituellement noirs à passepoil rouges, et sans pompon, la présence des lettres MSKOH ne laisse pourtant aucun doute. En effet, MSKOH représente la devise des Taupins : J'aime (M) souffrir (S, symbole chimique du Souffre) et potasser (KOH, celui de la potasse) [1]. Les lettres XB écrites à l'intérieur pourraient indiquer le nom de sa classe, abréviation pour « classe B de Prépa X, c'est à dire Taupe ».

La date de remise de ce Khalot est indiquée par les chiffres 171, 172, 173. Il s'agit des années de promotion auxquelles il a participées. Ce chiffre débutant à la création de l'Ecole Polytechnique en 1794 [2], Jean-Louis a donc été dans la prépa de 1964/65 à 1966/67. Il a donc intégré celle-ci à 17 ans et demie et est resté 3 ans dans la prépa. Ce qui faisait de lui ce que les taupins appellent un cinq-demi [2]. Cela est également indiqué par la présence de 5 étoiles dorées, et des 3 gallons dorés [3].

L'enchainement Equerre, Marteau et Pince, Tête de Mort sur Fémurs Croisés, et Etoile et Foudre pourrait indiquer quels concours il a tentés, et quel concours il a raté. En effet, l'Etoile et Foudre est le symbole des écoles d'ingénieurs, et Jean-Louis a été diplômé, trois ans après sa sortie de la prépa, de l'Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Montpellier en 1970 [4]. Par ailleurs, qu'il ait passé 3 ans dans la prépa indique qu'il a échoué à son concours lors de sa première deuxième année, ce qui est symbolisé par la Tête de Mort [3]. L'Equerre, Marteau et Pince devrait donc logiquement être le symbole de l'école à laquelle il a candidaté la première année, potentiellement les Arts et Métiers [5], même si cette école est habituellement symbolisée par un Marteau et Maillet.

Enfin, la Palme croisée de Chêne et de Laurier entourant un X est indéterminée. Elle pourrait symboliser la réussite au concours de l'école d'ingénieur [4]. Elle pourrait également symboliser qu'il a été en faculté de sciences à l'issue de son école d'ingénieur, cette palme étant le symbole des études de Sciences [2], mais cela semble peu probable. Elle pourrait également indiquer qu'il a été admissible à l'X (l'Ecole Polytechnique) [5].

Avec son diplôme d'ingénieur en poche, Jean-Louis a rejoint l'Université de Sciences et Techniques du Languedoc, toujours à Montpellier où il décroche en 1975 son Doctorat grâce à une thèse sur la manipulation industrielle du taux de sucre dans la canne à sucre.

A partir de ces informations, on peut en déduire le cursus qu'aurait suivi Jean-Louis : 

  • Baccalauréat en 1964
  • Classe Math Sup en 1964/1965
  • Classe Math Spé en 1965/1966
  • Classe Math Spé ou Classe ENSI en 1966/1967
  • Ecole Nationale Supérieure de Chimie à Montpellier de 1967/68 à 1969/70
  • Doctorat à l'Université des Sciences de Montpellier jusqu'en 1975 à la suite de son diplôme d'ingénieur.

Jean-Louis a ensuite eu une belle carrière dans le bio-médical, présidant plusieurs enteprises à succès basées près de Béziers, rayonnant dans tout le sud de la France et même en Afrique [10].

Assez complet, ce Khalot soulève quand même quelques interrogations qui devront être levées un jour :

  • Que représentent ces points rouges ?
  • Que représentent ces trois pièces, deux de 1 centimes, et une de 10 ?
  • Pourquoi ce khalot est-il à passepoil doré et avec un pompon ? Est-ce une particularité du lycée dans lequel il a passé sa prépa ?
  • S'agit-il bien du Lycée Pierre de Fermat à Toulouse ?

Peut-être le saurons nous un jour, mais en attendant, il est impossible de terminer cet article sans évoquer l'année 2012, quand Jean-Louis a participé au championnat mondial des clubs de pétanque, son autre passion.

Méthodologie

Le patronyme Pentoux est extrêmement rare, au point que le site internet de généalogie Filae [6] ne recense que deux personnes nées avec ce nom entre 1945 et 1964. Par ailleurs, l'INSEE n'a pas référencé plus de 30 Pentoux en France entre 1891 et 2000 [7].

A partir de là, il a été considéré comme impossible qu'il ait un homonyme, et toutes les informations trouvées sur un Jean-Louis Pentoux ont été considérées comme afférentes à lui.

L'identification du Lycée Pierre de Fermat de Toulouse est assez hasardeuse, et il conviendra de trouver d'autres informations pour pouvoir l'affirmer. D'après le Community Manager de la page Facebook « Anciens Elèves du Lycée Henri IV, Béziers », un jeune de Marseillan en 1965 aurait pu faire sa prépa au lycée Joffre de Montpellier, ou au lycée Pierre de Fermat de Toulouse. Après avoir consulté les pages relatives à ces établissements sur le site internet Copain d'Avant [8][9], ces deux lycées possédaient effectivement à l'époque une tradition active du Khalot, en particulier à Pierre de Fermat, dont on peut trouver les photos du Bizutage 1965, auquel aurait participé Jean-Louis s'il a bien été dans celui-là. Les deux établissement possédaient des prépa ENSI, destinées à intégrer des écoles d'ingénieur, mais surtout, le lycée Fermat possédait une classe « XB ».

Contactée, la famille de Jean-Louis n'a pas souhaité répondre à nos questions. 

Sources

[1] Diplomeo ; Le lexique des CGPE (2017) ; https://diplomeo.com/actualite-lexique_prepa (consulté le 16/02/2024)
[2] Association Nationale des Etudiants en Médecine de France, Livret des Etats Généraux de la Faluche, 1989
[3] Hypothèse personnelle née de l'analyse de nombreux Khalots.
[4] IESF, Répertoire des Ingénieurs et des Scientifiques ; https://repertoire.iesf.fr/ (consulté le 16/02/2024)
[5] Hypothèse formulée par Marc Bonnet, Président de l'Association des Anciens Élèves de l'ENS Chimie Montpellier, ayant un Khalot, et ayant été un proffesseur de Jean-Louis. Communication personnelle le 16/02/2024.
[6] Filae ; Origine, étymologie, popularité de votre nom de famille ; https://www.filae.com/nom-de-famille/ (consulté le 16/02/2024)
[7] INSEE : Fichiers des noms Etat Civil ; https://www.insee.fr/fr/statistiques/3536630 (consulté le 16/02/2024)
[8] Copain d'Avant : Lycée Joffre à Montpellierhttps://copainsdavant.linternaute.com/e/lycee-joffre-12448 (consulté le 19/03/2024)
[9] Copain d'Avant : Lycée Pierre de Fermat à Toulouse ; https://copainsdavant.linternaute.com/e/lycee-pierre-de-fermat-21391 (consulté le 19/03/2024)
[10] L'express, par S. Montanvert, G. Tanguy, M. Aigrain, L. Toullec et S.Piovezan le 19/10/2000 : e-Biz ; https://www.lexpress.fr/informations/e-biz_640097.html (consulté le 19/03/2024)

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