Période: Seconde Guerre Mondiale (1939 - 1945)
Folklore: Folklore Belge
Région: Belgique
Type d'objet: Coiffes
Filière: Inconnue
Ville: Louvain (Leuven)
Propriétaire Ernest PIRON
Association Société Royale Luxembourgeoise des Étudiants de Louvain

Description

Cette calotte est en feutre noir.

Du frontal, vers la droite on trouve : un croisillon triple avec des rubans Ciel et Argent, Or et Argent, et Noir Jaune et Rouge ; un lion héraldique dressé, des fusils croisés surplombés d'une couronne, un Casque romain, un ruban aux couleurs de la Belgique, 5 étoiles dorées sur fond rouge disposées en V, une Hure, un écusson brodé ressemblant au monogramme deu roi Albert 1er et une étoile dorée sur fond rouge. 

Le calot est noir, avec un nœud hongrois aux couleurs de la Belgique.

Analyse

Plusieurs hypothèses s'affrontent sur l'origine de cette Calotte. La seule information certaine est le nom de son propriétaire qui est écrit à l'intérieur.

L'hypothèse louvaniste

Cette Calotte ressemble dans son ensemble aux vieilles calottes des années 1920 de Louvain (Leuven). Le croisillon ressemble énormément à celui des Calottes néo-louvanistes d'aujourd'hui : l'or et argent pour les couleurs papales, l'azur et argent pour l'Alma Mater (la sainte patronne de l'Université Catholique de Louvain) et on trouve un ruban tricolore Rouge Blanc Bleu à la place de l'habituel drapeau belge. Notons que les rubans sont placés différemment sur les calottes actuelles. Le ruban tricolore de cette calotte pourrait correspondre aux couleurs de la Province Belge du Luxembourg (et non au pays, dont le drapeau ne date que de 1972). Cette hypothèse est renforcée par la présence d'une Hure (la tête de sanglier) qui est le symbole, et même la mascotte, de la Société Royale Luxembourgeoise des Étudiants de Louvain (la LUX) depuis sa création à la fin du XIXè siècle. Le modèle de cet insigne datant de 1927, cette calotte ne peut que lui être postérieure. La présence de plusieurs insignes militaires peut faire supposer que cette calotte date de la Seconde Guerre Mondiale, ce qui pourrait expliquer pourquoi elle est en feutre, et non en astrakan (fourrure d'agneau), la matière traditionnellement utilisée.

Mentionnons pour être complet qu'il pourrait également s'agir d'une calotte venant de la Grand Ducale de Louvain (régionale liée au Grand Duché du Luxembourg) qui a porté pendant quelques années des calottes, mais cette piste est relativement improbable.

L'hypothèse louvaniste est l'hypothèse privilégiée, mais une autre hypothèse très sérieuse existe :

L'hypothèse athénéenne

Comme exposé précédemment, cette calotte est en feutre, ce qui va à l'encontre de l'hypothèse étudiante de cette calotte. Sa hauteur, sa matière, ainsi que l'écusson qui ressemble fortement au monogramme du Roi Albert Ier, font penser à une calotte d'athénée royale (lycée).

La présence des couleurs papales en frontal tend toutefois à exclure cette hypothèse.

L'hypothèse résistante

La dernière hypothèse semble la moins crédible, mais elle a le mérite d'expliquer la présence de nombreux insignes militaires et l'importante présence des couleurs belges : celle d'une coiffe patriotique liée à la Seconde Guerre Mondiale. La Hure est certes le symbole des étudiants de la Province Belge du Luxembourg, mais elle est avant tout l'insigne du bataillon des Chasseurs Ardennais, s'étant particulièrement illustré pendant le conflit de 1939-1945.

Vous l'aurez compris, cette calotte n'a pas encore livré tous ses secrets. J'ajoute en conclusion que 2 autres calottes très similaires sont connues, et il ne peut donc pas s'agir d'une initiative individuelle.

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